17 août 2014

Masters of Sex

Pour résumer ma rentrée série 2013, trois nouveaux "réguliers" sont venus s'ajouter à mon agenda déjà bien chargé : True Detective (techniquement plus une mini-série), Fargo (déclinaison du film des frères Coen) et Masters of Sex. Pour cette dernière, j'ai eu un gros coup de cœur - sur un sujet qui sur le papier ne m'intéressait pas forcément.


Présentons rapidement la série, elle est diffusée depuis Septembre 2013 sur Showtime, elle a été développée par Michelle Asford et est adaptée du livre éponyme signé Thomas Maier et la saison 2 est en cours de diffusion.

Au casting nous retrouvons des visages familiers : Michael Sheen dans le rôle titre, Lizzy Capplan (True Blood), Caitlin FitzGerald, Teddy Sears, Julianne Nicholson et Beau Bridges.

Masters of Sex met en scène deux personnages qui ont réellement existés à savoir le Docteur William Masters et Virginia Johnson. Master gynécologue extrêmement réputé se met en quête d'étudier les comportements sexuels, la série nous raconte donc le déroulement de cette étude, des barrages rencontrés (par leurs collègues, patrons...), en passant par les découvertes effectuées, tout en suivant l'évolution de leur relation personnelle et professionnelle.

Ma plus grande peur était donc de tomber sur un programme graveleux ou la trame de départ n'est qu'un prétexte pour des scènes de fesses (Showtime n'est pas toujours rassurant comme diffuseur), la série est à des années lumières de cela.

Elle brasse une palette de thèmes assez large : outre l'étude sur la sexualité, l'homosexualité, les techniques médicales ("archaïques") de l'époque,  la place des femmes dans la société US des années 50/60, la famille (recomposée ou non) et la maladie sont développés avec brio dans la saison 1; la ségrégation, le féminisme (avec le Dr DePaul) et la question de l'identité sexuelle viennent également s'ajouter dans la saison 2.

Je retiens également de la série ses personnages variés : homme/femme, jeune/vieux et la saison 2 introduit des gens de couleurs afin de compléter une approche représentative de la société de cette époque.

Tous les personnages sont ambivalents, William Masters est un praticien de génie mais sortie du cadre de son travail, il semble incapable de fonctionner dans sa relation avec son épouse (voir sa manière très chirurgicale de faire l'amour xD) et de manière général son relationnel est catastrophique.

Quant à Virginia Johnson je dois avouer qu'au départ je trouvais que le personnage cumulait trop de choses : la femme célibataire qui élève seul ses enfants, la reprise d'étude à l'université, sa relation avec Ethan, sa relation avec Master, sa volonté de s'accomplir professionnellement par ses compétences et non par son corps...

Mais c'est finalement cohérent car Virginia est annonciatrice de l'évolution des mœurs et de la position de la femme dans la société, la mettre en scène ainsi permet d'illustrer pleinement le propos de la série.

La série casse aussi les clichés en n'hésitant pas à aborder le thème de l'homosexualité à travers un homme d'âge mur, assis socialement, loin de ce qu'on trouve dans d'autres programmes - cette intrigue par ailleurs une des plus fortes de la série se conclut (provisoirement ?) au début de la saison 2 de manière dramatique....

Les autres personnages ne sont pas en reste, je pense notamment aux Docteurs DePaul et Angham qui semblent au départ avoir une place figée dans la dynamique de la série.

De Paul, dans le rôle d'une femme intransigeante, Angham dans celui de l'homme inconstant par excellence (à la limite du faire valoir comique) et là surprise les deux prennent un virage surprenant (excellent parallèle entre Bill et Austin dans la saison 2), la relation De Paul / Virginia faite d'à-priori est pleine de surprise. (je reste vague pour ne pas spoiler^^)

Je pourrai également parler de Betty (ancienne prostituée, la saison 2 renouvelle le personnage d'une manière brillante), de la femme de Barton (le rapport à la sexualité d'une autre génération), du Docteur Haas, tous les personnages sont fouillés et permettent à la série d'offre un point de vue très riche sur le sujet.

Autre point fort de Masters of Sex : la capacité à gérer les personnages. Le début de saison 2 fait un peu de ménage et nous rappelle que le cœur de la série est l'étude menée par Masters et Johnson, si des personnages n'ont plus leurs places ils sortent de la série... Un vrai gage de qualité car celle-ci n'est donc pas prisonnière de son format et évite donc toute routine.

Bref, je ne sais pas si ce billet suscitera l'envie de découvrir Masters of Sex mais je pense qu'actuellement il s'agit d'une des séries les plus riches au niveau des thèmes abordés, je ne peux que recommander de la découvrir !

Quelques liens pour approfondir le sujet :

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