19 déc. 2017

Star Wars Les Derniers Jedi : La dilution d'une franchise


Gros coup de blues en sortant de la salle de cinéma après avoir vu Les Derniers Jedi. Le 7ème opus bénéficiait quant à lui d'une immense vague de nostalgie qui lui a permis d'adoucir les critiques, malgré des lacunes évidentes. Cette suite ne peut pas se prévaloir de ce traitement de faveur, elle est marqué au fer rouge "Disney", à tel point que j'ai eu le sentiment de me retrouver devant un Marvel, avec une scène d'introduction avec un humour dans la lignée des Gardiens de la Galaxie... La caution de personnages cultes des deux premières trilogies (Luke, Leia, Chewie etc..) ne suffit pas à conférer à ce film l'épaisseur d'un Star Wars, ils sont ici utilisés comme un levier marketing pour légitimer le film vis à vis des fans de la première heure, ils sont ensuite jetés comme des vieilles chaussettes usagés (Ford dans le 7, Mark Hamill dans le 8), donnant le sentiment, au vieux fan que je suis, de s'être fait manipuler.

Je passe sur les moments comiques foireux, sur les placements publicitaires intempestifs (après Bb9 ou 8 je ne sais plus, on a droit au totalement inutile Porg), pour m'arrêter deux minutes sur le casting : ayant pris grand soin de respecter les différents quotas pour être certain de cibler tous les publics (*mode cynique on* un acteur latino, un black, des personnages féminins mieux mis en avant) (un deal à 4 Milliards de $ faut bien l'amortir! *mode cynique off*) , après deux films je suis conforté devant ma première impression sur Adam Driver : outre le charisme d'huître (normal c'est la saison!!  ^^), l'écriture et l'interprétation du personnage ne m'ont fait ressentir aucune empathie avec lui: là où nous sommes supposés comprendre son tiraillement entre le bien et le mal (accessoirement vulgaire resucée de l'intrigue de Vador), je ne vois qu'un personnage perdu et ennuyant - un ado colérique - sur qui repose une grande part des enjeux de l'histoire. Le scénario ne prends pas le temps de poser les choses, d'apprécier où de détester le personnage - tout va trop vite, et résultat aucune émotion dans les tournants de l'histoire de Kylo Ren.

Quant à Rey, le personnage est prometteur, et la révélation sur sa parenté déjoue les pronostics, mais j'attends encore qu'elle s'affirme comme un  personnage féminin fort... Pour l'instant, je ne retiens d'elle que cette scène totalement absurde, où on sexualise sa relation avec Kylo Ren en mettant ce dernier torse-nu...

Je comprends la volonté d'adapter la saga pour qu'une nouvelle génération la découvre, mais les hommages tournent quasiment tous au ridicule, pêle-mêle : Luke qui jette son sabre laser (annihilant totalement la puissance émotionnelle de la dernière scène du Réveil de la Force), et surtout l'apparition raté de Maître Yoda, devenue une caricature, loin du personnage iconique qui a marqué la saga...

Bien sur à ce niveau de budget, le film est une merveille en terme d'effets spéciaux, les scènes de batailles sont puissantes et bien ficelées mais j'attends bien plus d'un Star Wars.

Bref, on a un produit parfaitement marketé que Disney va pouvoir dupliquer à l'infini, cette semaine a marqué le rachat de l'activité cinéma de la Fox par Disney. On a pas fini de manger des produits (on pourra enlever le terme film) interchangeables, et ainsi pouvoir humblement apporter notre contribution à la majoration des dividendes versées aux actionnaires de Disney, avec Georges Lucas en premier d'entre eux... (pour rappel http://bourse.lefigaro.fr/indices-actions/actu-conseils/disney-lucas-les-dessous-financiers-d-un-accord-parfait-298076)

PS : cette review peut se faire taxer de nostalgie excessive : elle l'est sans doute, mais j'ai apprécié les deux premières trilogies car pour moi Star Wars se résumait à une tragédie familiale, politique, teinté d'un mysticisme plaisant, le tout enveloppé dans un univers SF brillamment constitué. Cette troisième trilogie semble œuvrer à désacraliser une saga mythique pour en faire un produit de consommation courant... La Magie est partie en même temps que Luke Skywalker^^

C'était la review chagrin, mais à la hauteur de la déception vécue ! 

27 janv. 2015

Hippocrate [de Thomas Lilti]

Merci au Festival Télérama qui m'a permis de découvrir quelques films loupés en 2014 ! Bon Under The Skin m'a laissé une impression assez mitigée, mais Hippocrate est une très belle découverte !
Hippocrate est un film signé Thomas Lilti, au casting on retrouve dans les rôles titres Vincent Lacoste et Reda Kateb, Jacques Gamblin est également de la partie.

Pour faire court, voilà de quoi ça cause :
"Benjamin débute son internat de médecine dans le service de son père. Gonflé de toutes ses certitudes et de sa confiance en lui, il va devoir faire face à la réalité du terrain et mettre à l'épreuve sa vocation...."
Ce film m'a totalement conquis, outre le voyage initiatique de Benjamin (annoncé dans la scène d'ouverture), il aborde une quantité de thèmes très intéressant. 

Au choix : la problématique des médecins étrangers (payés comme des internes avec une compétence de titulaire), des moyens humains et financiers (est-ce judicieux de mettre des non-professionnels de la santé comme gestionnaire d'hôpitaux ?) et les cas de conscience avec les patients.

Le tout est traité subtilement, à la manière d'un documentaire, et le film invite aussi à prendre du recul sur des sujets difficiles, comme la fin de vie et la difficulté d'intégration des médecins étrangers. Cette invitation au recul est illustré également par les extraits de House, diffusés en arrière plan dans certaines scènes.

Le personnage principal est assez (voir très) antipathique : fils à papa, né avec une cuillère d'argent dans la bouche à qui tout réussi, il commence son internat de médecine sans savoir si ce métier lui correspond et ses qualités relationnelles font un peu peur.... 

A côté : Abdel, immigré algérien, est tout l'opposé : sur dans ses diagnostics, humain avec les patients, il est un peu tout ce que l'on attend d'un médecin.

Les deux vont cohabiter tout au long du film, via deux patients à soigner, on va les voir s'opposer (suite à une erreur médicale) puis se réunir (la patiente en fin de vie) et finalement faire front commun face à leur hiérarchie.

Bref, je recommande !


17 janv. 2015

Penny Dreadful

Désolé pour l'absence de billets depuis un certain temps, mais je profite de ce début d'année pour vous faire partager mon coup de coeur (à retardement) pour Penny Dreadful !


Pour présenter la série, elle a été créée par John Logan et est diffusée sur Showtime depuis 2014, la série se compose pour le moment de 2 saisons soit 18 épisodes.

Le casting est déjà une petite merveille puisqu'on retrouve Eva Green (... no comment xD), Timothy Dalton, Billie Piper, Josh Hartnett, Rory Kinnear, et des nouvelles têtes comme Reeve Karney.

L'histoire :

Vanessa Ives, une jeune femme aux dons mystérieux, recrute Ethan Chandler pour le compte du richissime Sir Malcom Murray. Le trio tente de lutter contre des forces obscures et meurtrières qui sévissent dans le Londres Victorien du 19ème siècle...

Mon avis :

Dis comme ça, ça fait un peu ligue des gentlemens extraordinaires version série mais on en est loin au niveau du résultat.

Je pense qu'il faut laisser quelques épisodes à la série pour installer son univers et ses personnages. Le gros enjeux de ce genre de programme, est de trouver le bon équilibre entre les personnages déjà connus (Frankestein, Dorian Gray notamment) et les trois personnages principaux écrits pour la série (Murray / Chandler et Ives), la série tâtonne un peu mais la mayonnaise finit par prendre aux alentours du 4ème épisode.

L'autre qualité évidente de la série est l'esthétique : décors, musique, costumes, photographie - tout est d'excellente facture et contribue à être complètement immergé dans cet univers.

Concernant l'histoire, j'ai cru au départ qu'elle ne servait que de prétexte pour nous en mettre plein la vue et que la série ne savait pas trop ou elle allait, comme j'avais tort ! ^^

En revisionnant le pilot une seconde fois, j'ai pu apprécier la très bonne maîtrise du scénario, les auteurs laissent un nombre de détails important qui annoncent les intrigues de la saison et surtout la révélation du season final. (qui après coup si on est attentif, et qu'on a pas une mémoire de poisson rouge, pouvait se deviner xD)

Mon ressenti est que Penny Dreadful est une série fun à sa façon, tous les personnages ont de la consistance et la série nous offres des moments d'émotions très puissants (cf la scène de l’exorcisme avec Ethan), le tout est servi par un casting très enlevé pour une série, mention à Eva Green et Josh Harnett.

Bref, la saison 2 s'annonce pour Avril - je ne peux que vous recommander de découvrir la saison 1 d'ici là !

La Bande Annonce : 

17 août 2014

Masters of Sex

Pour résumer ma rentrée série 2013, trois nouveaux "réguliers" sont venus s'ajouter à mon agenda déjà bien chargé : True Detective (techniquement plus une mini-série), Fargo (déclinaison du film des frères Coen) et Masters of Sex. Pour cette dernière, j'ai eu un gros coup de cœur - sur un sujet qui sur le papier ne m'intéressait pas forcément.


Présentons rapidement la série, elle est diffusée depuis Septembre 2013 sur Showtime, elle a été développée par Michelle Asford et est adaptée du livre éponyme signé Thomas Maier et la saison 2 est en cours de diffusion.

Au casting nous retrouvons des visages familiers : Michael Sheen dans le rôle titre, Lizzy Capplan (True Blood), Caitlin FitzGerald, Teddy Sears, Julianne Nicholson et Beau Bridges.

Masters of Sex met en scène deux personnages qui ont réellement existés à savoir le Docteur William Masters et Virginia Johnson. Master gynécologue extrêmement réputé se met en quête d'étudier les comportements sexuels, la série nous raconte donc le déroulement de cette étude, des barrages rencontrés (par leurs collègues, patrons...), en passant par les découvertes effectuées, tout en suivant l'évolution de leur relation personnelle et professionnelle.

Ma plus grande peur était donc de tomber sur un programme graveleux ou la trame de départ n'est qu'un prétexte pour des scènes de fesses (Showtime n'est pas toujours rassurant comme diffuseur), la série est à des années lumières de cela.

Elle brasse une palette de thèmes assez large : outre l'étude sur la sexualité, l'homosexualité, les techniques médicales ("archaïques") de l'époque,  la place des femmes dans la société US des années 50/60, la famille (recomposée ou non) et la maladie sont développés avec brio dans la saison 1; la ségrégation, le féminisme (avec le Dr DePaul) et la question de l'identité sexuelle viennent également s'ajouter dans la saison 2.

Je retiens également de la série ses personnages variés : homme/femme, jeune/vieux et la saison 2 introduit des gens de couleurs afin de compléter une approche représentative de la société de cette époque.

Tous les personnages sont ambivalents, William Masters est un praticien de génie mais sortie du cadre de son travail, il semble incapable de fonctionner dans sa relation avec son épouse (voir sa manière très chirurgicale de faire l'amour xD) et de manière général son relationnel est catastrophique.

Quant à Virginia Johnson je dois avouer qu'au départ je trouvais que le personnage cumulait trop de choses : la femme célibataire qui élève seul ses enfants, la reprise d'étude à l'université, sa relation avec Ethan, sa relation avec Master, sa volonté de s'accomplir professionnellement par ses compétences et non par son corps...

Mais c'est finalement cohérent car Virginia est annonciatrice de l'évolution des mœurs et de la position de la femme dans la société, la mettre en scène ainsi permet d'illustrer pleinement le propos de la série.

La série casse aussi les clichés en n'hésitant pas à aborder le thème de l'homosexualité à travers un homme d'âge mur, assis socialement, loin de ce qu'on trouve dans d'autres programmes - cette intrigue par ailleurs une des plus fortes de la série se conclut (provisoirement ?) au début de la saison 2 de manière dramatique....

Les autres personnages ne sont pas en reste, je pense notamment aux Docteurs DePaul et Angham qui semblent au départ avoir une place figée dans la dynamique de la série.

De Paul, dans le rôle d'une femme intransigeante, Angham dans celui de l'homme inconstant par excellence (à la limite du faire valoir comique) et là surprise les deux prennent un virage surprenant (excellent parallèle entre Bill et Austin dans la saison 2), la relation De Paul / Virginia faite d'à-priori est pleine de surprise. (je reste vague pour ne pas spoiler^^)

Je pourrai également parler de Betty (ancienne prostituée, la saison 2 renouvelle le personnage d'une manière brillante), de la femme de Barton (le rapport à la sexualité d'une autre génération), du Docteur Haas, tous les personnages sont fouillés et permettent à la série d'offre un point de vue très riche sur le sujet.

Autre point fort de Masters of Sex : la capacité à gérer les personnages. Le début de saison 2 fait un peu de ménage et nous rappelle que le cœur de la série est l'étude menée par Masters et Johnson, si des personnages n'ont plus leurs places ils sortent de la série... Un vrai gage de qualité car celle-ci n'est donc pas prisonnière de son format et évite donc toute routine.

Bref, je ne sais pas si ce billet suscitera l'envie de découvrir Masters of Sex mais je pense qu'actuellement il s'agit d'une des séries les plus riches au niveau des thèmes abordés, je ne peux que recommander de la découvrir !

Quelques liens pour approfondir le sujet :

11 févr. 2014

Dallas Buyers Club [Jean-Marc Vallée]

Avant toute chose je plaide coupable, il y a encore quelques temps j'avais placé Matthew Mcconaughey sur ma black list (en cause notamment, un visionnage traumatisant de Magic Mike) puis je l'ai redécouvert dans Mud ou déjà c'était beaucoup mieux. En début d'année, j'ai commencé True Detective (série HBO à découvrir !!) ou il excelle pour finir par me laisser tenter par Dallas Buyers Club et c'est sans regret car il aligne des prestations de grandes qualités dans ses dernières productions !


Dallas Buyers Club est un film américain sorti le 29 Janvier 2014, nommé aux oscars, il a été réalisé par Jean-Marc Vallée avec au casting outre Mcconaughey, Jared Leto, Jennifer Garner (trop rare depuis la fin d'Alias^^) et Denis O'Hare. (Feu roi du Mississippi xD)

L'histoire se situe au milieu au années 80 à Dallas, Ron Woodroof simple électricien se fait diagnostiquer du VIH lors d'une hospitalisation consécutive à un banal accident du travail et le verdict des médecins est sans appel, il lui reste 30 jours à vivre...

Cette maladie va littéralement transformer son existence, toute son cadre de vie change car ses amis proches le rejette, il perd son emploi et doit faire face à l'acceptation de sa maladie. Passé ce stade s'enclenche une quête du bon traitement à trouver pour prolonger au maximum son espérance de vie. 

Cette quête débouchera sur la mise en place du Dallas Buyers Club... Association à la limite de la légalité ayant pour but de proposer une alternative en terme de soins à ceux proposés par le circuit officiel de la médecine américaine.

Je n'en dis pas plus sur le contenu du film, le gros point fort est qu'il évite de traiter avec caricature ce sujet. Le choix d'un hétérosexuel comme personnage principal en est la preuve, le trait est un peu forcé avec Ron (cowboy - homophobe) mais il y a une vraie diversité du côté des malades : hétéro, homo, jeune, vieux, homme, femme... le film ne stigmatise pas et ça crédibilise son propos.

L'histoire est déroulée de manière surprenante, le compteur de 30 jours est ici une fausse piste car le but n'est pas de nous raconter comment Ron va finir ses jours mais comment il va combattre la maladie et quels obstacles vont se dresser devant lui...

Le film pointe l'immoralité d'un système de soins dominé par les lobby et ou l'intérêt des patients ne semble que secondaire derrière la course au profit et à la primeur d'un médicament miracle permettant de damer le pion à la concurrence.

Le Docteur Eve Saks incarne le médecin tiraillé entre sa vocation et les obligations imposées par sa hiérarchie, loin du cliché d'un docteur idéaliste près à sacrifier sa carrière - son amitié avec Ron dégagé de toute romance en est encore plus forte. 

Le film ne passe pas non plus sous silence la sexualité des personnages atteints par le VIH, ce qui vaut des scènes très pesantes ou on se demande si Ron va prendre le risque de contaminer l'autre ou pas..

Les personnages ne sont pas des saints ainsi Ron cumule les addictions : alcool, sexe, drogue mais il trouvera au final dans le Dallas Buyers Club une vraie communauté et un soutient dans sa maladie. A voir donc^^

Bande Annonce :



14 sept. 2013

Le Prisonnier [de Patrick McGoohan]

Bon j'avais commencé des billets sur Buffy, Haven et résultat c'est resté en plan, malgré toute ma bonne volonté, force est de constater que l'assiduité bloguesque c'est pas du tout mon fort *_* Mais qui dit Septembre dit rentrée des séries, ce qui m'offre une bonne occasion de faire un petit retour en arrière sur les différentes choses que j'ai pu voir ces derniers mois ! [Edit : devant une poussée de flémingite aiguë, ce billet parlera uniquement du Prisonnier]

Numéro 6 au volant de sa Lotus Seven
- Le Prisonnier : (version 1967) De et Avec Patrick McGoohan. Pour présenter rapidement, voilà le topo : 
"Un espion britannique qui vient de démissionner se retrouve, après avoir été enlevé, dans un lieu appelé le Village. Chaque habitant n'est pas appelé par son nom mais par un numéro qui lui est attribué... Les chefs du village (représentés par le/les numéros 2) cherchent à connaître la raison de la démission de Numéro 6. Chaque épisode est l'occasion d'une nouvelle tentative afin de le faire céder et d'obtenir cette information ultime, présente uniquement dans la tête du héros et qu'aucun fichier ne pourra leur fournir."
À la base, je suis réticent à découvrir des programmes (films ou séries) assez anciens, je fait toujours un blocage sur l'aspect visuel / la musique / le jeu d'acteurs [insérer la mention qui va bien^^] et au bout de quelques épisodes je décroche. Le Prisonnier a plutôt très bien vieilli, merci aux magnifiques paysages du Pays de Galles et de la ville qui ""incarne"" le Village : Portmeirion, également l'aspect futuriste (et délicieusement kitsch avec nos yeux d'aujourd'hui) de certains décors (la salle de contrôle du Numéro 2) ou objets contribuent à démarquer la série au niveau du visuel.

Les thèmes abordés sont très riches et il me faudra plusieurs visionnages pour en apprendre encore plus sur cet univers : la série offre une réflexion sur la place de l'individu dans notre société, à travers Numéro 6 mais également via le personnage de Numéro 2 qui change à chaque épisode (l'individu ne compte pas, seulement la position "le rouage" qui permet au système de fonctionner) et de manière plus large avec le Village ou chaque habitant doit-être assimilé (de gré ou de force...) et se fondre dans "le bonheur ambiant", les comportements atypiques n'y sont pas tolérés, le symbole du conformisme étant le gimmick accompagnant le "Be seeing you" qui est utilisé par tous les habitants.

Au fur et à mesure de la saison, la série n'hésite pas à sortir de son cadre, j'ai été agréablement surpris que dès le 2ème épisode ("The Chimes Of Big Ben") on renvoi Numéro 6 à Londres (ce qui permet d'accroître le degré de paranoïa qui sont les gens derrière la création du village ? Et pourquoi font-ils ça ?) , dans le même style "Many Happy Returns" (1.07) et le 1.13 (l'épisode sur le transfert d'esprit) sont parmi mes favoris.

"Free For All" avec des élections à la sauce du Village, "The General "avec le thème de l'enseignement (en vitesse accéléré et ou la différence entre connaissance et intelligence est abordé), "The Schizoid Man" (sur le thème du double) sont également très réussis !

Il faut savoir que McGoohan a constitué la série sur une colonne vertébrale de 7 épisodes, les 10 restants étant des ajouts demandés par les diffuseurs, on y retrouve par exemple "Living In Harmony"  qui est un épisode qui ne m'a pas marqué mais qui a le mérite d'offrir un cadre complètement inédit pour la série.

Quant au final.... très réussi même si bien barré dans la mise en scène ! Pour ne pas éventer ce qui se passe dans cet épisode, la série apporte des réponses notamment sur l'identité du Numéro 1 et on se prend même à espérer une fin heureuse pour le Numéro 6 ! Malheureusement la toute dernière scène semble indiquer que l'histoire redémarre : à des endroits différents mais avec les mêmes règles...

Je termine en renvoyant vers divers sites afin de prolonger l'aventure :

Le site du rÔdeur
Dossier passionnant d'Amrith sur le Village
Une analyse intéressante sur les différents niveaux de lecture de la série

Un classique à découvrir !

Générique :



3 juil. 2013

The Cabin In The Woods [Drew Goddard]

En voilà un film qui me tentait depuis pas mal de temps ! La faute au casting et aux auteurs plus qu'au pitch car les films d'horreurs, sur le papier, c'est pas ma tasse de café.

Au scénario, on retrouve Joss Whedon et Drew Goddard, j'ai une tendresse particulière pour ce dernier car il a écrit quelques uns de mes épisodes favoris sur les dernières saisons de Buffy et Angel.

Au casting des têtes connues des fans du Buffyverse : Amy Acker et Tom Lenk, mais également une brochette d'acteurs que j'apprécie beaucoup à savoir : Richard Jenkins et  Bradley Whitford. [Accessoirement et pour mettre un peu de parité Kristen Connolly et Anna Hutchison sont également présentes]




L'histoire :

Un groupe de 5 étudiants part faire la fiesta pour un week-end dans une maison au fin fond de la forêt. Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend dans cette maison et en-dessous...

Alléchant n'est-ce pas... ?

Mon avis :

Je craignais de me retrouver devant un truc ultra cliché et au départ il y a de ça : les scènes de fesses, les personnages caricaturaux, la romance foireuse etc... 

Dès le départ le film offre deux intrigues parallèles : celle du groupe d'étudiants qui arrive dans la fameuse cabane et celle d'un groupe de chercheurs qui semblent préparer un mauvais truc mais qui sont quand mêmes bien allumés du casque... (la scène du pari sur la façon de mourir est assez poilante^^)

Ce qui est très réussi dans le film c'est de positionner au départ les personnages comme des clichés (la blonde, l'intello, la jeune fille timide et déçue par l'amour, le sportif) qu'on retrouve dans beaucoup de films d'horreurs mais de rapidement nous montrer que quelque chose cloche, l'exemple de Jules est le plus parlant (qui en se teignant les cheveux devient "le cliché" de la blonde à cause d'une substance chimique) ou encore Dana la "fausse vierge"...

Les clichés sont rapidement déconstruits pour finalement révéler un environnement ou tout est fait pour influencer leurs choix.

Ma culture série ayant été fortement influencée par le buffyverse, je trouve dans ce film quelques points communs : la thématique du choix, jusqu’où faut-il aller dans le compromis avec le mal pour le contenir ? La fin en "cassant la baraque" est également un joli clin d'oeil à la fin d'Angel, les fans comprendront.

On retrouve de l'humour tout au long du film, d'un certain point de vu ça dessert les scènes d'horreurs car la tension s'en retrouve amoindrie mais au final ça passe quand même.

Une bonne surprise, un bon casting (avec une guest surprise à la fin), l'humour très reconnaissable de Whedon, bref j'ai passé un excellent moment !

Bande Annonce :



9 juin 2013

Take Shelter [de Jeff Nichols]

Tout d'abord merci à Kronik Marsiennes de m'avoir fait découvrir Take Shelter ! Si on ajoute Mud et The Iceman, je crois que ma connaissance de la filmo de Michael Shannon vient de faire un pas de géant^^


Take Shelter est un film sorti début 2012, signé Jeff Nichols avec au casting Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart et Shea Whigham.

L'histoire :

Curtis est un père de famille et un époux des plus ordinaires. Du jour au lendemain, il commence à faire des cauchemars lui annonçant l'arrivée d'une tempête gigantesque...

Etant donnée les antécédents de sa famille, tout porte à croire qu'il est victime de délires hallucinatoires.

En parallèle de sa perte progressive de contrôle, Curtis poursuit la construction d'un abri anti-tornade afin de protéger sa famille.

Avis :

Excellent film ! Pleins de choses positives à retenir ! 

Le personnage de Curtis est très très bien joué par Michael Shannon, on doute comme les personnages : est-il vraiment malade ? ou bien victime de visions prémonitoires ?

Le film instille brillamment le doute, ses antécédents penchent du côté de la maladie mentale mais certains éléments renvoient au contraire à l'autre théorie, notamment (et je reste très général pour ne spoiler personne) la fixation que fait Curtis sur la construction de son abri anti-tornade et sur la protection de sa famille à tout prix ou encore son étonnante lucidité quand il évoque sa condition...

En terme de symbolique, l'abri peut-être vu de deux façons : comme une protection pour Curtis et ses proches mais il représente également un isolement complet du monde extérieur et une volonté d'aller au bout de son "délire" ! 

Cet isolement atteint son paroxysme quand sa femme essaie de le reconnecter à un semblant de vie social et que tout part en live, avec sa diatribe très émouvante ou on est effrayé par sa folie ou la puissance de sa conviction...

Plus le film avance et plus le spectateur se construit son avis : les mauvaises décisions (à la banque, au travail), la rupture de relations pourtant fondamentales à l'équilibre d'une personne (son frère, Dewart), le poids de la maladie de sa mère, tout cet ensemble fait que nous commençons à être certain que Curtis est en train de complètement dérailler...

La relation entre Curtis et sa fille est également très réussie, celle-ci est atteinte de surdité et le parallèle est fait tout au long du film entre l'intrigue du père et celle de la fille (dans son cas, une opération pour poser un implant auditif qui lui permettrait se lier aux autres enfants) et les deux se nouent lors de la scène finale...

La grande puissance du film réside aussi dans les 30 dernières minutes : nous avons une fin en deux temps, qui donne à la fois raison aux deux possibilités...

Et puis vient la dernière minute : qui change tout, suspens maximal ! [Mais pour savoir ce qu'il se passe, va falloir regarder cet excellent film !]

La Bande Annonce :

14 mai 2013

Hannibal [de Bryan Fuller]


Je viens vous faire partager mon coup de cœur du moment : Hannibal, série diffusée depuis Avril 2013 sur NBC !

Avant de développer le contenu de la série, Hannibal s'est avant tout une série de livres signés Thomas Harris (au nombre de 4) et également une quadrilogie au cinéma (même si personnellement le 4ème opus est très largement dispensable) qui met notamment en scène Anthony Hopkins dans le rôle du célèbre tueur en série.


La série est diffusée par NBC et a été développée par Bryan Fuller (Pushing Daisies, Dead Like Me...), elle est pour le moment composée d'une saison de 13 épisodes. Si par bonheur nous avons droit à une saison 2, celle-ci conservera le format 13 épisodes.

Casting et Personnages :
Nous retrouvons pleins de têtes connues :

Mads Mikkelsen (La Chasse, récompensé à Cannes en 2012) dans le rôle titre, le Docteur Lecter est ici un être particulièrement raffiné (au niveau culinaire, du langage, des vêtements....) et sociable, mais sous cet aspect séduisant du mal, se cache le fameux Hannibal le Cannibal

Hugh Dancy : Will Graham, un profiler du FBI possédant un don d'empathie qui lui permet de se projeter dans la tête des serial killer que le FBI traque. Mais ce don se révèle particulièrement difficile à gérer, la relation Will Graham / Hannibal est un des piliers de la série...

Laurence Fishburne interprète le rôle de Jack Crawford Responsable des Sciences comportementales du FBI et supérieur de Will, son épouse "Bella" Crawford est interprété par Gina Torres

* Caroline Dhavernas : Dr Alana Bloom enseigne la psychiatrie et est consultante pour le FBI, son mentor est le Dr Lecter.

* Gillian Anderson, Raul Esparza, Hettienne Park, Kacey Rohl ont également un rôle d'importance dans la série (mais je ne vais pas trop en dire pour préserver le suspens)

Résumé :

La série se passe avant les événements racontés dans Le Silence des Agneaux : Hannibal Lecter est en liberté et exerce son métier de psychiatre pour lequel il est très réputé. Chaque épisode met en scène la traque d'un serial killer, dans le pilot Jack Crawford fait intervenir Will Graham afin d'élucider une série de meurtre complexe. 

Crawford demande l'assistance du Docteur Lecter afin d'aider Will à gérer son don d'empathie, c'est le début d'une relation complexe, teintée de fascination entre Hannibal et Will Graham... (pas plus d'informations pour ne spoiler personne)

Mon avis :

Avant toute chose, il me semble important de préciser que la série n'est pas à mettre devant tous les yeux. Outre le sujet qui est difficile, la mise est scène des meurtres est très crue, âme sensible s'abstenir donc... ;)

J'ai été enthousiasmé par la série à plusieurs niveaux :
L'esthétique : la qualité de la photo est digne de qu'on a pu voir sur les meilleurs séries HBO et les décors sont particulièrement élaborés (notamment la salle de rendez-vous du Docteur Lecter) et je dois avouer que **très très futilement** les costumes portés par Mads Mikkelsen contribue encore plus à cet aspect d'un personnage complexe, ou le serial killer est caché sous un épais vernis de respectabilité (reconnu par ses confrères), de sociabilité (ses repas, ses bons mots), de raffinement et ou son intelligence semble lui permettre de pouvoir rester indéfiniment en-dehors des radars.

Le scénario : j'ai déjà visionné plusieurs fois quelques épisodes et rien ne semble avoir été laissé au hasard, tout dialogue ou plan prend son sens à un moment ou à un autre de la saison,...

La réalisation : très déstabilisante au départ, elle devient vite une marque de fabrique (à savoir, que les meurtres sont montrés via le don de Will)

> Le fait de connaître l'oeuvre (via les livres et/ou films) n'enlève ici, rien au suspens, je dirais même que ça sublime l'interprétation que l'on peut en avoir. Les scènes avec Hannibal regorge de sous-entendus assez jouissifs (euh d'un certain point de vu xD)

> Le casting a été très bien choisi, on ne peut pas dire qu'il y ait un personnage principal : ici Mikkelsen et Hugh Dancy portent ensemble la série, l'un par son interprétation glaciale et séductrice est fascinant, Will Graham permet au téléspectateur de s'identifier et sa lutte pour ne pas perdre pied est haletante, j'espère qu'il s'en sortira au final...

> La tension promet de monter progressivement, j'admire la volonté de Fuller de développer une oeuvre complexe alors que la série est diffusée sur un network. 

Bande Annonce :


Quelques photos


J'espère que ce petit billet donnera envie de découvrir la série ! En espérant ne pas rester sur ma faim (sans mauvais jeux de mot^^) et que la série soit renouvelée.

21 avr. 2013

Dallas 2012

Le jour ou j'ai reconnu mon addiction à certains soap-opera

J'ai commencé plusieurs séries ces derniers temps et la première que je viens de finir est (accrochez-vous) : Dallas, pour ma défense tout a commencé quand Larry Hagman est décédé, ça a créé chez moi un besoin de retour aux sources. Car pour votre information, j'ai été bercé par des épisodes de Sunset Beach* pendant toute mon enfance, donc la mort de cette icone m'a poussé à jeter un coup d'oeil à la nouvelle mouture de Dallas.

Hormis les très grandes lignes de la première série (à savoir JR, Bobby, Pétrole, Barnes) j'étais assez ignare de tout cet univers et au final j'ai été agréablement surpris par cette suite, toujours dans le soap-opera hein mais plutôt bien fichu.

Premièrement c'est très bien filmé, servi par un très bon casting que ce soit chez les anciens (Hagman, Duffy et Miss Botox Linda Gray) ou les nouveaux (Josh Henderson, Jesse Metcalfe...), la série se débrouille pour réutiliser les éléments de la première version sans pour autant nous noyer sous une tonne d'information (ce qui aurait pu-être le cas, Dallas 1.0 ayant durée 13 saisons et quelques téléfilms....).

Sur les deux saisons diffusées, j'avoue une nette préférence pour la saison 2, les scénaristes ont réussis à gérer parfaitement le décès d'Hagman et le tout à donner un coup de fouet à l'intrigue au niveau émotionnel et au niveau des enjeux. 

Tout d'abord en fabriquant sa dernière apparition** les auteurs ont  réussis à donner un adieu crédible pour le personnage et mieux encore l'ombre de JR vampirise la seconde partie de la saison 2 et offre un final assez poignant, ou la série pourrait très bien s'achever...

Car ce final clôt l'intrigue principale des deux séries "Dallas" à savoir l'opposition entre les Ewing et les Barnes, la série continue dans ce final de nuancer les personnages, Bobby n'est plus seulement le gentil qui fait tout pour contrer les manipulations de son frère mais quelqu'un qui cherche à protéger sa famille et forcément à un moment donné il doit se salir les mains...

La série laisse tout de même la porte ouverte pour un autre conflit en puissance celui entre les Ramos et les Ewing, ce qui pourrait-être une excellente chose car donnant un vrai rôle à Elena, qui jusque là était peu ou mal utilisé.

Une bonne découverte et au final la série se débrouille plutôt très bien pour un soap-opera, pour les amateurs du genre je recommande !

*Pour ma défense TF1 avait eu la bonne idée de diffuser la série pile quand je rentrais de l'école et donc je dois mon initiation aux séries à un soap-opéra franchement mauvais (mais qui a révélé Laura Harring, on se rattrape comme on peut)

**Article du Huffington Post sur le sujet

15 avr. 2013

Old Stuff !

Et oui le locataire des lieux a une passion inavouée pour les vieilles choses : vieux meubles, documents, photos, maisons et autres instruments.

Because tous nos objets ont une histoire et que la mienne commence sans doute par ce vieux dessin, vieille illustration de mon village natal !

C'est l'occasion d'élargir un peu l'objet du blog depuis le temps que ça trotte dans mon esprit !

3 mars 2013

Twin Peaks : Partie II

Cette série mérite un billet un peu plus consistant que les autres, tout simplement car c'est ma série fétiche de 2012 et que j'ai vraiment trop tardé avant de m'y mettre.

Avec Twin Peaks je suis un peu entré en mode obsessionnel xD et ça m'a redonné l'envie de poster (sans faire dans le billet recherché des critiques ont écris des choses magnifiques sur Twin Peaks et la fin de ce billet renvoi vers pleins de liens intéressants) tant que mes impressions sont fraîches...

Le plus simple est d'en faire une présentation, sans spoiler bien entendu^^

Alors Twin Peaks c'est une série diffusée au tout début des années 90 sur ABC, elle fut créée par David Lynch (lui, je ne pense pas qu'il faille le présenter xD) et Mark Frost (euh "Les 4 Fantastiques"....). La série est composée de 2 saisons soit 30 épisodes en tout, un film "Twin Peaks : Fire Walk with Me" est sorti en 1992, il est un prélude à la série plus qu'une conclusion [mais c'est un peu une conclusion quand même, oui je suis volontairement nébuleux pour entretenir le mystère^^]

1/ Le Pitch

Laura Palmer, jeune lycéenne très populaire de la ville de Twin Peaks, est retrouvée assassinée. La ville est sous le choc, l'agent spécial du FBI Dale Cooper est envoyé pour enquêter. Ses investigations vont révéler bien des secrets de la personnalité de Laura à la nature même de la ville de Twin Peaks...

2/Les Différentes "époques" de Twin Peaks : (spoilers^^)

On peut distinguer trois phases dans la série, la première est la totalité de la saison 1 jusqu'à l'épisode 9 de la saison 2 : il s'agit de l'enquête sur le meurtrier de Laura. L'enquête menée par Cooper est haletante, les auteurs nous présentent quasiment un suspect par épisode.

A côté de ça, l'ambiance de la série se met en place; à savoir un mélange improbable de soap-opera, d'enquête policière, de comédie et de fantastique le tout encadré par un casting important (là encore, la série brise les codes de l'époque pour des séries hebdo avec au bas mot 20 personnages "récurrents"), une réalisation élaborée et une bande son (signé Angelo Badalamenti *) qui finit de sceller votre amour pour la série. (dans mon cas)

Le choix de résoudre si tôt cette intrigue du meurtrier était, à priori, une décision du diffuseur donc le 7ème épisode nous révèle l'identité du meurtrier.

Révélation qui après coup est totalement cohérente car les indices ont été disséminés depuis le premier épisode.... (il faut donc être à l'affût du moindre détail et aussi l'être à l'écoute, pour rester vague, de ses sens^^)

Le second bloc commence à l'épisode 2.10 pour s'achever au 2.18, ce passage de la série est le plus faible. Symboliquement le personnage de Dale y perd son insigne d'agent du FBI et la série perd un peu de son ambiance si indéfinissable.

Les auteurs tâtonnent sur l'utilisation de certains personnages (Josie, James, Andrew, Hank...) et certaines intrigues développées sont franchement mauvaises (James et ses histoires d'amour ou encore Nadine et son retour en enfance et la pire étant pour moi celle  du maire de la ville et de son frère), à contrario certains personnages restés périphériques sont mis avec réussites en avant, le Major Briggs et Pete Martell sont les meilleurs exemples. 

On peut aussi citer l'apparition totalement incroyable de David Duchovny en agent du FBI en ""permanence infiltré"" (xD bref il joue un travesti) mais au final la série à du mal à définir sa nouvelle identité et les spectateurs désertent le show (tout comme David Lynch très pris sur d'autres projets) ce qui provoque son annulation.

C'est à ce moment que la série met en place ce qui sera l'intrigue final de la série à savoir le chemin qui mène à la Black/White Lodge.


Dans la troisième phase : Dale redevient "our" Special Agent quand Gordon Cole (David Lynch himself) le réinstalle dans ses fonctions, Michael J. Anderson (The Man From Another Place) est de retour et la Red Room également...

Twin Peaks se termine sur un recommencement, plusieurs personnages se retrouvent dans une situation similaire à celle du pilot et les dernières scènes qui clôturent la série sont une merveille de réalisation, de musique et de suspens (alors que très concrètement il se passe peu de choses).


3/ En quoi Twin Peaks s'est super bien :

La série part d'une structure de base très classique : le policier arrive pour résoudre un meurtre (Dale Cooper), la personne assassinée semble bien sous tout rapport (Laura) et la ville de Twin Peaks et ses habitants on ne peut plus normal.

La saison 1 déconstruit complètement cette base : Laura de la lycéenne populaire et aimée de tous est montrée sous un aspect de plus en plus dépravée (la drogue, le sexe entre autres choses), l'Agent Spécial utilise des pratiques totalement non-conventionnelles (pour rester soft) et les habitants de la ville semblent cacher plus d'un secret.



L'atmosphère de la série est servi par le personnage de Dale Cooper

Enquêteur brillant avec ses déductions ultra rapides, en perpétuel émerveillement par les petits riens du quotidien (le café, les tartes etc), le fait que j'ai autant accroché à cette série est en grande partie dû à ce personnage et à son interprète Kyke MacLachlan. (les costards c'est la classe, il en est la preuve vivante, merci à lui xD)


A cette époque la plupart des séries proposait une intrigue par épisode, Twin Peaks propose une histoire développée sur 8 épisodes (pour sa saison 1) mais met également en place tout une tonne d'intrigue à côté qui renforce le charme de la série et son intérêt, c'est une qualité mais cela à causé l'échec d'une partie de la saison 2, TP se perd dans ces intrigues annexes, pour certaines bien foireuses...

Pour accrocher il ne faut pas être un maniaque des séries qui se tiennent bien à la fin au niveau mythologique. La série reste pleine de mystères et ça contribue à son charme : certains sont futiles (la force de Nadine, qui est Diane, la Log Lady...) et d'autres plus importants : inutile de chercher à savoir ce qu'est exactement la Red Room et les Deux lodge ou encore qui est exactement le Géant ou encore le nain en costard rouge. En somme apprécier le moment... 

4/ Divers liens afin de prolonger l'aventure

Interview d'Angelo Badalementi sur la génèse de la Bande son
Emission de France Culture sur Twin Peaks : Octobre 2012
The Twin Peaks tapes of Agent Cooper : Assez rare, des morceaux inédits de Dale faisant ses rapports à Diane
Pour allez dans les détails un très bon site

5/ Quelques trucs sympas à écouter / voir


The Sycamore Trees : la sublime chanson du final

Quelques photos prises sur le tournage visibles sur ce site et ailleurs sur le web (elles ont été prises par Richard Beymer pour beaucoup)
Ah Shelly Johnson... (Madchen Amick)
Kyle MacLachlan, Michael Anderson et David Lynch
Sur le tournage du dernier épisode
Enorme xD

23 janv. 2013

Fringe : "An Enemy of Fate"

Petit billet pour célébrer le series final de Fringe, la série s'est achevée ce Vendredi sur la Fox avec un double épisode qui lui permet d'atteindre la barre symbolique des 100 épisodes. Petite consécration pour un show boudé par l'audience mais qui fut constamment soutenu par son diffuseur. (la Fox rattrape un peu son karma tout pourri, mais il y a encore du boulot^^)

Tout d'abord merci à la série et à ses créateurs pour avoir su constamment se renouveler au fil des 5 saisons. Malgré une qualité qui a quelques fois été mitigée, le sentiment qui prédomine est la satisfaction de voir la série sortir par la grande porte après une saison 5 excellente.

Cette saison s'est concentrée sur ses personnages de départ : Walter, Peter, et Olivia, exit donc Lincoln, les personnages de l'autre univers, exit aussi Bell nous avons aussi droit à une dose homéopathique de Nina et Broyles...

Reprenant le schéma initial de la saison 4, ici ce n'est pas un univers "sans Peter" mais un univers ou Les Observers ont envahis la Terre, la série a réussie à me faire adhérer à cet univers ce qui n'était pas gagné.

Ce futur de 2036, introduit dans "Letters of Transit" est crédible, tout d'abord visuellement, la production à fait un gros travail malgré des moyens sans doute réduit, car il en ressort une ambiance proche de série comme Jeremiah à savoir un monde à la dérive...

Ensuite l'autre point fort est pour moi le personnage d'Etta, outre le choix -judicieux- de l'actrice, elle incarne parfaitement le lien avec ce nouvel univers, sans elle il m'aurait été difficile de m'attacher et j'aurais sans doute revécu cette saison comme la précédente, en ne m'inquiétant pas du devenir des personnages car étant certain que nous aurions "un retour au point de départ" en fin de saison.

Etta, qui me permet de faire le lien avec l'écriture de cette saison : ambitieuse, les scénaristes ont fait des choix qui m'ont constamment surpris mais qui à posteriori sont cohérents. Liquider Etta dans le 4ème épisode était logique, sa fonction introductive étant passée, les familles heureuses dans Fringe (comme dans Alias) n'ont pas vocations à durer mais cela m'a permis d'encore plus rentrer dans l'histoire...

Faire de Peter un observer pour quelques épisodes a été un choix surprenant et là encore surprise, la série nous balade car la solution ne viendra pas par lui. (mais là encore cohérent, la vie de Peter a été mise en péril dans les fins de saison 3 et 4, l'effet aurait été moindre si les scénaristes avaient opté pour cette option)

Cette saison a été, pour moi, un long adieu à la série. Contrairement à la saison 4, la saison 5 est constituée d'une seule histoire développée sur 13 épisodes, exit donc les stand alones à la qualité très variable... 

Ainsi Fringe réintroduit un nouvel univers, mais en s'appuyant aussi sur son matériel de départ. Les références aux saisons précédentes pleuvent avec pour point d'orgue un series final truffé d'hommages, cela donne un sentiment de continuité très agréable.

L'exemple des Observers est significatif, ils ne sont pas la réussite de cette saison mais les intégrer à l'histoire était plus judicieux qu'allez inventer une autre menace qu'il aurait fallu développer plus amplement au risque de diminuer les passages Peter/Walter/Olivia.

Mais eux aussi évoluent dans le bon sens, visuellement la transformation de September en Donald (les effets sont très réussis d'ailleurs), a finit par donner une consistance à un personnage qui n'en avait eu que peu jusqu'à maintenant.

John Noble toujours aussi émouvant dans le rôle de Walter
La grande force de cette dernière saison ce sont ses personnages, portés par un John Noble d'une force incroyable, Anna Torv n'est pas en reste non plus...

Les séquences Peter/Olivia sont bouleversantes et l'alchimie Peter / Walter fonctionne à merveille et quelle scène d'adieu entre Walter et Astrid : "It's a lovely name..."

Le thème de la saison est la filiation : Peter-Olivia et Etta, Peter et Walter et pour finir September et Michael...

Alors bien sur les maniaques de la cohérence des séries/films à voyage dans le temps trouveront à redire, moi pas car ce n'est pas là que j'attendais la série au tournant. Sa mythologie a toujours été bancale...

Oui montrer comment Walter et Michael réussissent à changer le cour de l'histoire en 2167 était une bonne idée mais mon ressenti est que tout au long de la saison, les auteurs nous ont laissés dire au revoir aux personnages : Etta, puis Nina et ensuite les personnages de l'autre univers...

Donc terminer sur une image de Walter devant un vortex avec un enfant qu'il tient par la main était le plus symbolique et cohérent... un retour aux sources en somme, lui permettant de corriger ses erreurs.

Merci à la Fox d'avoir laissé la série se conclure proprement, je range Fringe au rayon de mes séries favorites en grande partie grâce à cette dernière saison...

Pour le fun, une scène qui m'a bien fait marrer :
Because it's Cool !